Guide de voyage, Polynésie, Tahiti et ses îles

Voyager en Polynésie : Guide pratique d’une locale

Voici dans ce guide tous mes conseils en tant que locale pour un voyager en Polynésie. Je ne répondrai pas directement à la question « Combien ça coûte, un voyage en Polynésie ? » parce que tout dépend de votre façon de voyager, de l’occasion (voyage en famille, étape de tour du monde, voyage de noces, visite à des amis, etc), mais je vous apporte les éléments de réponse possibles.

La Polynésie française est souvent voire toujours vue comme un doux rêve quasi inaccessible pour la plupart des touristes, et à juste titre. Heureusement, très récemment, deux nouvelles compagnies ont annoncé desservir ce territoire du bout du monde, ce qui rend un peu plus concret ce rêve et qui me permet de vous « vendre » mon pays avec l’espoir que vous puissiez y aller sans vendre 3 reins.

Dernière mise à jour : 08/02/2024

La Polynésie en bref

La Polynésie française est située au milieu du Pacifique sud. Elle compte un peu moins de 300 000 habitants pour 118 îles (îles hautes càd avec des montagnes, et atolls càd des îlots autour d’un lagon) réparties sur un territoire grand comme l’Europe. Ces 118 îles forment 5 archipels : la Société (avec notamment Tahiti et Bora Bora), les Tuamotu, les Marquises, les Australes et les Gambier. La capitale est Papeete (à prononcer « pa-pé-é-té » et non « papette ») sur l’île de Tahiti. La langue officielle est le français (je reviens dessus dans la partie Langue et Tutoiement) et la monnaie est le franc pacifique (cf Monnaie).

Comme son nom l’indique, la Polynésie française est un territoire français, plus exactement une Collectivité d’Outre-Mer (COM). Elle bénéficie d’une autonomie administrative. Elle a son propre drapeau, un hymne, un(e) président(e) et un gouvernement, son propre système de sécurité sociale. Elle a même une assemblée territoriale pour voter les « lois de pays » et ses propres impôts et taxes car le droit commun ne s’applique pas à ce territoire (ni en Nouvelle-Calédonie).

Drapeau de la Polynésie française
Drapeau de la Polynésie française
Carte du réseau aérien d'Air Tahiti

Carte de la compagnie Air Tahiti pour comparer l’étendue de la Polynésie française à la taille de l’Europe

Voyage en Polynésie : passer par une agence de voyage ou pas

La Polynésie, c’est souvent le voyage d’une vie, l’objet de plusieurs années d’économies. Il est donc normal de se poser la question : agence de voyage ou pas ? Je ne peux malheureusement pas vous répondre, car ce choix dépend énormément de vos envies et habitudes de voyage, de si vous avez l’habitude d’organiser vous-mêmes vos voyages, si vous avez le temps à y consacrer (la tâche est assez ardue pour la Polynésie), et de votre budget.

De manière générale, si vous n’êtes jamais allés en Polynésie et ne connaissez personne sur place, je vous recommande de passer par une agence de voyage ou une travel planner, et ce pour plusieurs raisons :

  •  Tous les prestataires ne sont pas référencés ou facilement trouvables en ligne. Et quand ils ont un site Internet, c’est souvent très mal fait malheureusement surtout pour les pensions de famille et prestataires qui ne visent pas le haut de gamme.
  • Les informations (y compris les disponibilités) qu’on trouve en ligne sont souvent incomplètes, donc il faut joindre les prestataires en amont d’une réservation.
  • Il est parfois très difficile de joindre certains prestataires (ils ne répondent pas toujours par mail par exemple, ou bien par téléphone c’est compliqué, à part si vous avez du budget pour appeler à l’international ou via Skype ou autre et pouvez appeler en soirée voire dans la nuit à cause du décalage horaire) et d’avoir les infos manquantes.
  • Il faut s’y prendre très tôt.
  • Et en bonus pour les agences : en cas d’aléa au niveau des réservations ou bien en cas de modification de votre séjour, l’agence peut gérer cela.

Les agences de voyage vous recommandent des prestataires qu’elles connaissent. Elles sauront vous apporter les informations qu’on ne trouve pas ou qu’on trouve difficilement sur Internet, faire le lien entre les prestataires et excursionnistes, et voire même avoir des tarifs plus avantageux dans certains cas (les tarifs résidents et agences sont monnaie courante en Polynésie). Vous bénéficiez également de leurs assurances en cas de pépin, et elles doivent vous trouver une solution en cas d’annulation par un prestataire ou un hébergement. Ce sont autant d’avantages non négligeables à peser dans la balance…

Aller en Polynésie française

À quelle période aller en Polynésie ?

Si vous imaginez les îles polynésiennes plongées dans un éternel été, il existe en réalité deux saisons :

  • la saison humide, de novembre à avril (Matari’i i nia = « lever des Pléiades » donc visibles dans le ciel, période d’abondance et de fertilité), été austral, période la plus chaude avec les journées les plus longues (soleil jusqu’à 19h-19h30),
  • et la saison sèche, de mai à octobre (Matari’i i raro = « descente des Pléiades », période de disette), hiver austral, période plus fraîche avec les journées les plus courtes (le soleil se lève vers 6h-6h30 et se couche vers 18h).

Il ne faut pas sous-estimer ces deux saisons parce qu’elles portent bien leur nom. Pendant la saison des pluies, également saison cyclonique, il pleut souvent pendant plusieurs jours sans s’arrêter, jusqu’à créer des inondations (ce fut le cas en 2017 et 2018 pour info, et cette année 2024, nous avons une saison particulièrement pluvieuse et dépressionnaire avec El Nino). C’est également la saison où il fait le plus chaud car c’est l’été austral. Les températures peuvent atteindre facilement les 35°C dès 8h du matin, difficilement supportable car le taux d’humidité est d’environ 80%.

Pendant la saison sèche, soit l’hiver austral, il fait plus frais (on descend jusqu’à 20 voire 15°C au cœur des vallées, et même 10°C en soirée à Rurutu, je l’ai vécu). Cela n’est bien sûr pas comparable à l’hiver comme on le connaît à d’autres latitudes, mais avec l’humidité qu’il fait en Polynésie, le ressenti est donc inférieur à la température réelle et on peut facilement attraper un rhume si on ne se couvre pas assez le soir. La saison est relativement “sèche” mais l’air reste quand même très humide.

Un autre critère que vous pouvez prendre en compte est celui des événements culturels qui ont lieu dans l’année, et qui méritent vraiment le déplacement. Ceux-ci sont d’ailleurs largement conditionnés par les saisons évoquées juste avant, puisqu’ils dépendent pour certains de la  ou bien de la houle (compétition de surf autrefois appelée Billabong Pro, compétition de pirogue).

Je vous invite à consulter cette page pour voir l’agenda des gros événements de l’année, aussi bien culturels, naturels (saison des baleines) que sportifs.

Mon conseil : choisissez plutôt la saison sèche, en particulier la première quinzaine de juillet pour le Heiva. Il fait moins chaud, vous avez moins de risque d’avoir de la pluie et en plus vous pourrez assister à toutes les grandes festivités culturelles du pays, et vous immerger un peu au coeur de nos traditions. Heureusement ou malheureusement pour vous, il se trouve que c’est la haute saison (juillet-août) et que les hébergements et billets d’avion seront aussi plus chers que le reste de l’année, mais je vous assure que ça vaut le coup.

Comment aller en Polynésie ?

La Polynésie française étant située en plein milieu du Pacifique, le seul moyen pour y aller lorsqu’on a des dates de vacances fixes et non flexibles est l’avion. Actuellement (en mars 2021), 7 compagnies aériennes desservent cette destination (NDLR : hors temps de Covid) : Air Tahiti Nui, Air France, French Bee, Air New Zealand, Hawaiian Airlines (qui vient d’être rachetée par Alaska Airlines donc nous attendons de savoir si la ligne sera maintenue), AircalinUnited Airlines et Delta Airlines.

Il n’existe pas de vol direct depuis la France ou l’Europe, il vous faudra faire au moins une escale. Les compagnies proposant des vols Paris-Papeete font toutes escale aux Etats-Unis, mais vous pouvez combiner plusieurs vols de compagnies différentes pour faire le tour du monde dans l’autre sens (escale au Moyen-Orient, en Asie et/ou en Nouvelle-Zélande).

Le trajet Paris-Papeete le plus court et le plus rapide est proposé par les compagnies Air Tahiti Nui (la compagnie locale), Air France, et la compagnie low cost long-courrier French Bee.

ATN (Air Tahiti Nui) et AF (Air France) décollent de Roissy – Charles-de-Gaulle tous les jours, et proposent même des départs depuis d’autres villes de France que Paris, en train ou en avion, grâce à des partenariats entre ces deux compagnies et la SNCF. Je vous laisse vous renseigner auprès de ces compagnies pour plus d’informations, sachant que l’avantage d’un billet au départ de la ville la plus proche de chez vous, c’est qu’en cas de pépin avec le train ou l’avion qui précède le long-courrier, la compagnie devra vous trouver une solution.
FB (French Bee) propose uniquement des vols au départ de Paris Orly trois fois par semaine, avec une escale à SFO (San Francisco) et les mêmes durées de vol.

Aile d'un avion Air Tahiti Nui, "la compagnie au tiare"
Aile d'un avion Air Tahiti Nui, "la compagnie au tiare"

Dans tous les cas, le trajet représente une durée de vol d’environ 21h au départ de Paris. Si vous vous y prenez assez longtemps à l’avance, c’est-à-dire au moins 9 à 12 mois à l’avance, vous pouvez avoir un billet A/R pour minimum 1600€/pers en haute saison avec ATN et AF. FB propose des billets à un peu plus de 1100€ A/R en basse saison sans bagage en soute ni bagage cabine ni repas. Seul conseil que je vous donnerais : comparez bien les options, ce à quoi vous avez droit ou pas avec votre classe de réservation. FB étant une compagnie low cost, tout est en supplément, contrairement à ATN et AF, qui incluent bagage de 23 kg et tous les repas, boissons et encas à volonté et divertissements.

⚠️ Avec les JO de Paris 2024 dont l’épreuve de surf se déroule à Teahupoo, Tahiti, cet été 2024 les prix des billets d’avion sont plus élevés que la normale. Les hébergements sont également pris d’assaut avant et après les JO, ainsi que les prestataires (location de véhicule, excursions, etc.) par les athlètes, les équipes et staff, et les journalistes, qui prolongent leur séjour avant et après les JO à Tahiti et dans les îles, mais également par les très nombreux touristes qui espèrent voir Teahupoo. Par ailleurs, pendant les JO, l’accès à Teahupoo sera restreint aux seuls accrédités et à la population qui vit dans la zone. Si votre voyage n’est pas déjà réservé et organisé, je déconseille vivement de voyager en Polynésie française entre juin et septembre 2024 si vous ne voulez pas exploser votre budget.

Il est également possible de réduire ses frais en billets d’avion en utilisant des comparateurs de vols et de séjours, qui vous permettent d’économiser jusqu’à 300€/pers. Il est aussi possible de cumuler des tronçons avec plusieurs compagnies aériennes (Qantas, Air New Zealand, etc.), avec deux escales. Ces trajets, beaucoup plus longs (24h à 30h, voire beaucoup plus, par exemple jusqu’à 60h l’aller) et polluants seront aussi moins chers. Une fois, j’ai vu un A/R à un peu moins de 1000€/pers en haute saison mais avec 60h de voyage seulement pour l’aller… Je n’ose pas imaginer l’état de fatigue physique mentale avec ce genre de trajet cumulant plusieurs vols et compagnies.

À vous de voir selon votre budget, le temps que vous pouvez tenir dans un avion, et vos besoins en termes de bagagerie, service et confort. Si vous avez le budget, je recommande néanmoins Air Tahiti Nui pour le service et le dépaysement : votre voyage commencera dès l’embarquement avec des tiare tahiti — la fleur emblématique de la Polynésie française — parfumées à mettre à l’oreille. Vous pourrez également déjà consulter les documentaires et vidéos disponibles sur la Polynésie sur les écrans des sièges.

⚠️ ATTENTION  : Pensez à demander l’ESTA pour l’escale aux Etats-Unis. Vous devrez passer par la douane américaine même si on vous dit que vous ne changez pas d’avion. Et dire que la douane américaine ne rigole pas avec l’ESTA n’est pas peu dire… Faites attention également à prendre l’ESTA sur le site officiel du gouvernement américain, où il est désormais à 21$/personne et valable 2 ans.

Vérifiez les conditions d’obtention de l’ESTA, qui prend en compte certains pays visités avant, comme Cuba, l’Iran…

Se déplacer en Polynésie française

Les déplacements inter-îles en Polynésie

Avec un territoire grand comme l’Europe, le moyen le plus commode pour se déplacer entre les îles est évidemment l’avion. Actuellement, deux compagnies opèrent des vols commerciaux dans les différents archipels de la Polynésie française (hors Tetiaroa, desservie par charter bateau ou par Air Tetiaroa) : Air Tahiti et Air Moana.

Air Moana est une nouvelle compagnie, qui fête son premier anniversaire. Elle propose des vols au départ de Tahiti vers Raiatea et Bora Bora dans l’archipel de la Société, et les îles de Nuku Hiva et Hiva Oa dans l’archipel des Marquises. Toute jeune encore, cette compagnie ne propose pas de pass inter-îles pour l’instant, mais ses tarifs sont très corrects.

Air Tahiti est la compagnie historique, elle existe depuis plus de 65 ans. Elle est chargée d’une mission de service public et navigue dans tous les archipels de la Polynésie française. Elle dessert également Rarotonga, aux îles Cook. Vous pouvez acheter des pass qui combinent plusieurs îles (hors Rarotonga) et qui sont très intéressants par rapport aux billets point à point. Vous trouverez plusieurs offres sur son site Internet. Elle propose également un service de fret, que ne propose pas encore Air Moana.

Si vous souhaitez plus d’intimité et un service sur-mesure, jetez un coup d’œil à Air TetiaroaAir Archipels (filiale d’Air Tahiti) et Tahiti Air Charter.

Un avion d'Air Tahiti, décoré pour le 60ème anniversaire de la compagnie en 2018
Un ATR-72 de la compagnie Air Tahiti

Entre Tahiti et Moorea, vous pouvez prendre le bateau et embarquer à bord de l’Aremiti Ferry, de l’Aremiti VI, du Terevau ou du Vaearai. La traversée dure entre 30 et 45 min suivant le bateau, et coûte une quinzaine d’euros A/R (les prix sont indiqués en francs pacifique).

Pour les trajets vers les autres îles, le ferry Apetahi Express dessert Huahine, Raiatea et Bora Bora au départ de Tahiti en navigant de jour. Le ferry Vaearai dessert aussi Huahine, Raiatea et Bora Bora, ainsi que Maupiti suivant les conditions météos, et seulement les week-ends des vacances scolaires à raison d’un trajet A/R par week-end. Le Vaearai part de nuit.
Vous pouvez également découvrir les archipels de la Polynésie voire d’autres pays du Pacifique en croisière à bord de l’Aranui ou du Paul Gauguin. Ces croisières se réservent des mois à l’avance, le planning étant sorti en général plus d’un an à l’avance. Vous pouvez également réserver des croisières privées sur un charter.

Se déplacer sur les îles

Vélo contre le tronc d'un cocotier sur la plage, à Tikehau, Polynésie française

Se déplacer en voiture

Sur les îles hautes, notamment les îles de la Société (hors Maupiti), il est facile de louer une voiture. Ce moyen de transport est très pratique surtout si vous êtes plusieurs et souhaitez rentabiliser le temps passé sur place. Comptez à partir d’environ 45€/jour pour une citadine. Certaines sociétés de location vous déposent la voiture à l’aéroport pour que vous puissiez partir avec à votre arrivée.

Se déplacer en scooter

Si vous ne voulez pas vous encombrer d’une voiture, vous pouvez aussi opter pour un scooter. A Tahiti, vous pouvez notamment passer par Hello Scoot pour des déplacements courts et ponctuels.

Prendre le bus

Sur les îles de la Société, il y a bien sûr des bus, mais si vous trouvez les pas très pratiques en France (retards fréquents notamment), ne les prenez pas en Polynésie ! Il n’y a pas d’horaires précis (sauf à Moorea, c’est là que les bus sont les plus fiables à ce niveau selon moi), et bien que les tarifs soient fixés, les chauffeurs font souvent payer à la tête du client…

Faire de l'autostop

Je ne recommande pas de faire de l’autostop à Tahiti, mais de manière générale, c’est un moyen qui reste une bonne roue de secours si vous n’avez pas d’autre moyen de transport. Cependant, les autostoppeurs ne sont pas toujours bien vu et beaucoup de gens à Tahiti ont peur de prendre des gens en stop. La pratique est de moins en moins bien perçue également car elle est vue comme de l’abus de gentillesse alors que les Polynésiens eux-mêmes, à Tahiti du moins, attendent et paient le bus.

Se déplacer à vélo

Enfin, dans certaines îles, le vélo reste le meilleur moyen de se déplacer. En effet, souvent les distances sont largement réalisables en vélo car soit les îles ne sont pas très grandes (par exemple Maupiti, Bora Bora), soit on ne peut pas se déplacer sur l’ensemble de l’île, comme les atolls où on ne peut se déplacer que sur chaque îlot à la fois sans utiliser de bateau.

Quel hébergement choisir en Polynésie française ?

La Polynésie étant une destination assez haut de gamme (en raison du prix des billets qui étaient, jusqu’avant l’arrivée de French Bee, très onéreux), elle compte de nombreux hôtels. Beaucoup d’entre eux sont des hôtels de luxe (4 et 5 étoiles), où les prix des bungalows commencent à partir de 250€/nuit environ, et 600€/nuit sur pilotis. Même si ça représente un certain budget pour beaucoup d’entre vous, ça peut valoir le coup de passer au moins 1 nuit ou 2 en hôtel de luxe. Je trouve personnellement qu’ils ont beaucoup de charme par rapport aux établissements hôteliers que j’ai pu visiter ailleurs. Les bungalows sont construits avec beaucoup de matériaux végétaux dans une ambiance Polynésie d’antan très idéalisée, les hôtels sont généralement situés devant de belles plages, et proposent quasiment tous des spectacles de danse traditionnelle (même si elles ne valent pas toutes les spectacles du Heiva, c’est toujours une bonne alternative).

Bungalows sur pilotis de l'ancien InterContinental Moorea Resort & Spa

Heureusement, il y a d’autres types d’autres types d’hébergement plus abordables, le plus répandu étant les pensions de famille. Ce sont des établissements qui ressemblent à un mix hôtel/maison d’hôtes. Ce sont souvent de petits établissements de moins de 15 chambres et/ou bungalows, tenus en famille (surtout dans les îles). Selon les pensions, vous pouvez avoir une demi-pension (nuits, petits-déjeunées et dîners) ou une pension complète (nuits + tous les repas). Dans les îles, surtout les atolls, dans la plupart des pensions, les menus sont imposés car ils dépendant de la pêche du jour.

Enfin, il y a pour les tous petits budgets des campings, et des auberges de jeunesse. J’ai déjà campé à Moorea, au Camping Nelson, et je dors régulièrement à l’auberge Little Mo’orea. Ce sont deux adresses que je recommande. Attention toutefois si vous dormez en tente : nos pluies tropicales sont très généreuses et ce n’est pas une partie de plaisir en tente. Pensez-y et ayez une solution de repli si cela arrive pendant votre séjour.
J’ai déjà visité le Mahana Lodge, très bien situé en plein coeur de Papeete (à 5min à pied des ferries pour Moorea, du marché de Papeete, des roulottes de la place Vaiete, et des bus) avec une cuisine commune. Cependant, avec sa localisation en plein centre-ville, toutes les chambres ne sont pas pourvues de fenêtre, mais il y a des pièces communes et le Wi-Fi gratuit.

Pour la même gamme de prix, Painapaopao Backpacker propose plutôt une petite chambre individuelle, avec moustiquaire, coffre-fort et également accès à une cuisine commune assez grande (pas d’accès direct à une jolie plage en revanche, le compromis du petit budget). Les couples pourront louer un bungalow pour 2 personnes.
Les deux établissements sont très propres et leurs propriétaires respectifs (Maui et Marie) très sympas, je recommande fortement ! (les informations concernant le Mahana Lodge datent de 2018, ça a peut-être évolué depuis, et de 2021 pour le Painapaopao Backpacker).

Cuisine commune de l'auberge de jeunesse Painapaopao Backpacker de Moorea

Photo 1 (gauche) : Hall d’accueil du Mahana Lodge (Tahiti) — Photos 2 & 3 (droite) : Chambre et cuisine du Painapaopao Backpacker (Moorea)

Photos prises en 2018

Que faire en Polynésie française ?

Choisir les îles à visiter

« 118 îles ?! Mon coeur, on choisit lesquelles ? »

Vous serez confrontés à cette question à un moment ou à un autre, sûrement lorsque vous devrez prendre votre pass inter-îles. Voici une petite sélection d’îles parmi les plus accessibles en terme d’avion (compris dans les circuits inter-îles) et de prix, en fonction de vos envies. Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive, n’hésitez pas à me poser des questions en commentaire si vous en avez !

Pour le dépaysement

Réponse bateau, mais toutes les îles offriront leur part de dépaysement ! Les îles de la Société et les Marquises sont dépaysantes au sens où ce sont des îles hautes, avec du relief, des montagnes et des vallées luxuriantes, alors qu’on n’imagine souvent que les plages bordées de cocotiers (pas des palmiers !). Bon, c’est aussi le cas, il y a de magnifiques plages et lagons dans la Société. Les Marquises n’ont que très peu de plages qui plus est, plutôt remplacées par des falaises. Les atolls des Tuamotu reflètent l’image de carte postale que vous avez sûrement en tête, si ce n’est que ce sera encore mieux (chauvine ? à peine 😉 ), de même que les Australes et les Gambier.
Et ça, c’est sans compter la gentillesse et la serviabilité des Polynésiens ! C’est ce que remarquent les touristes en premier, et qu’ils retiennent à vie.

Pour le farniente et les belles plages

Je réponds Bora Bora, Moorea, Maupiti et les Tuamotu ! Et oui, si vous vous demandez si les photos que vous voyez souvent de Bora Bora sont « photoshopées », retouchées, la réponse est oui et non. Oui parce que la retouche fait partie du travail d’un photographe, et non parce que les couleurs sont aussi éclatantes en réalité. Vous en doutez ? Venez vérifier par vous-même 😉

Il y a également Tetiaroa, un atoll acessible en excursion à la journée depuis Tahiti, mais le temps passé sur l’île est très court (entre 5 et 6h) à cause du temps de trajet (6h de bateau A/R). L’excursion coûte environ 150€/personne. Je déconseille fortement aux personnes sujettes au mal de mer.

Pour faire de la plongée

Les amateurs de plongée connaissent sûrement la Polynésie, célèbre grâce à Rangiroa et Fakarava, les deux plus grands atolls des Tuamotu (on peut mettre l’équivalent de la surface de Tahiti dans le lagon de Rangiroa !). Pour l’observation des raies, faites un tour à Tikehau, un autre atoll de l’archipel. Privilégiez les petits clubs de plongée, qui ressemblent moins à des usines.

Pour l'authenticité

Si vous voulez découvrir la Polynésie loin du « bling bling » de Bora Bora, je vous recommande sans hésitation aucune Moorea (« la sauvage »), Huahine (« l’authentique ») et Maupiti pour ce qui est des îles de la Société. Pour preuve, à Huahine et Maupiti, il n’y a quasiment aucun hôtel des grandes chaînes de luxe (InterContinental, Sofitel, etc.). Il n’y a même aucun hôtel tout court à Maupiti, car les habitants n’en veulent pas !

Autrement, je vous recommande de visiter les archipels éloignés : les Marquises, les Australes et les Gambier.

Pour faire des randonnées

Pour vous dégourdir les jambes, rien de mieux que Tahiti et Moorea, les deux plus grandes îles montagneuses, pour faire de la rando. Quelques randonnées sont accessibles sans guide  (depuis les jardins de Vaipahi à Tahiti ou le Belvédère de Moorea par exemple), mais sinon je vous conseille d’être accompagné.e.s, et d’aller faire un tour vers le sud et la Presqu’île de Tahiti 😉

Les activités phares en Polynésie

De nombreuses activités sont possibles en fonction des îles. Les plus classiques sont :

  • îles hautes : tour de l’île en pirogue avec shark feeding (activité que je n’approuve plus désormais) et pique-nique sur un motu (pour les îles hautes),
  • atolls : excursion dans le lagon + plongée/baignade dans le lagon + pique-nique sur un motu,
  • visite de ferme perlière,
  • plongée,
  • roulottes pour manger le soir.

De plus, si Tahiti est boudée par les touristes, il y a pourtant de nombreuses activités à y faire : visite du marché (je vous conseille le dimanche matin à 6h), le tour de l’île de Tahiti en 4×4 (vallée de la Maroto, Trois Cascades, Vaipahi, etc), une excursion à la Presqu’Île à Te Pari et Fenua Aihere (que je recommande VIVEMENT avec Tahiti Surfari, excursion à la journée, de préférence entre février et avril), ou encore une randonnée avec un guide. Je déconseille vivement de randonner sans guide pour différentes raisons que j’exposerai prochainement dans un article dédié.

En fonction des îles, vous pouvez également faire une visite de vanilleraie (notamment à Taha’a, « l’île vanille »), peindre votre propre pareo, visiter l’usine de jus Rotui à Moorea, faire une balade à cheval aux Marquises, etc.

Tripadvisor est largement utilisé par les prestataires d’excursions, n’hésitez pas à y jeter un coup d’oeil pour préparer vos activités.

Polynésie : Vie pratique

Visa

D’après le site du Haut-Commissariat de la République en Polynésie française (équivalent d’une préfecture française) :

« La réglementation relative à l’entrée des étrangers en Polynésie française est différente de celle applicable en France métropolitaine et dans les autres départements et collectivités d’outre-mer. »

Voici globalement les conditions :

Si vous êtes ressortissants de l’Union Européenne, de la Suisse ou du Canada : nul besoin de visa pour un séjour de moins de 3 mois. Il vous sera uniquement demandé un passeport en cours de validité et de remplir une fiche statistique à l’entrée du territoire.

Si vous êtes ressortissants d’autres pays : je vous invite à consulter le site du Haut-Commissariat de Polynésie ainsi que cet arrêté détaillant toutes les conditions.

Pour un séjour d’une durée supérieure à 3 mois (peu importe le pays du passeport), consultez les conditions d’entrée sur cette page du site du Haut-Commissariat.

Enfin, pensez à demander l’ESTA pour le passage aux Etats-Unis. Même si vous faites uniquement une escale, il est obligatoire. A noter qu’il ne coûte que 21$/personne (si vous voyez un autre prix, c’est que vous n’êtes pas sur le site officile ESTA), et qu’il est valable 2 ans.

Langue et tutoiement

La première langue officielle est le français, et la deuxième est le tahitien. Les Polynésiens ont un accent assez caractéristique : ils parlent plutôt lentement, allongent les syllabes, roulent les « r » et leur parler est très chantonnant. Il faut savoir que beaucoup de familles encore ne parlent pas beaucoup français chez eux et ne maîtrisent donc pas très bien la langue de Molière, il est donc fort possible que les fervents défenseurs de la grammaire soient froissés. Promis, l’accueil et la bienveillance des Polynésiens vous fera oublier ce genre de détail !

Aussi, le tutoiement est de rigueur ! Ne vous offusquez donc pas si en discutant avec des locaux, on vous tutoie. Avec du recul, vous vous rendrez compte que cette proximité verbale est une des raisons pour laquelle les gens sont très chaleureux et accueillants (puisqu’on met tout le monde au même niveau), et qu’il est très facile d’aborder les gens 😉

Monnaie

Bien qu’étant un territoire français, la Polynésie possède sa propre monnaie, en commun avec la Nouvelle Calédonie et Wallis-et-Futuna : le franc pacifique, couramment appelé franc. Il est noté XPF ou F CFP. Son cours est fixe par rapport à l’euro :

1000 XPF = 8,38 €

1 € ≈ 119,332 XPF

J’utilise le taux 1€ = 120 XPF pour faire des calculs rapidement au quotidien.

Il existe également des billets de 500, 1000, 5000 et 10000 XPF, et des pièces de 5, 10, 20, 50, 100 et 200 XPF.

Appeler depuis et vers la Polynésie

Bien qu’étant un territoire français, la Polynésie française n’est pas comprise dans les forfaits DOM/TOM des opérateurs français. Sa situation géographique fait qu’elle se situe toujours dans la liste des pays où les appels entrants et sortants sont les plus chers depuis et vers la France métropolitaine (autour de 1,5€/min en général). Si vous souhaitez joindre des proches, je vous conseille de privilégier les appels via WhatsApp, Skype ou toute autre application d’appels via Internet.

Avoir une connexion Internet en voyage en Polynésie

Comme indiqué précédemment, la situation géographique fait que beaucoup de biens, mais aussi de services sont très chers. C’est le cas des forfaits Internet (la 4G venant d’un câble qui relie la Polynésie à Hawaii). Il y a actuellement 3 opérateurs : Vini, (l’opérateur historique), Vodafone (celui qui a fait baisser les prix), et Ora (appartient à Viti). Seuls Vini et Vodafone proposent des cartes SIM prépayées avec crédit téléphone / SMS / 4G. Attention toutefois, si vous prévoyez de voyager dans certaines îles éloignées (Marquises et Australes pour sûr), sachez que le réseau Vodafone n’est disponible qu’en téléphone et SMS, pas en 4G. C’est le réseau Vini qui est le plus étendu en téléphonie et 4G. Vous pouvez acheter ces cartes SIM dans les bureaux de tabac et les supermarchés.

Assurance et santé

Si vous tombez malade ou que vous avez besoin de soins médicaux une fois sur place, il est important de noter que le système de sécurité sociale est différent du système hexagonal. C’est la Caisse de Prévoyance Sociale (CPS) qui gère la sécurité sociale en Polynésie française. D’expérience, les caisses de sécurité sociale en Métropole ne remboursent pas les frais de santé effectués en Polynésie, sauf exception comme stage conventionné réalisé en Polynésie. Cependant, ce que je raconte n’est que tirée de mon expérience et je ne saurais vous garantir que ça marche toujours comme ça. Je vous conseille de vous renseigner sur les remboursements de soins et de médicaments par votre sécurité sociale et votre mutuelle si vous en avez une.

A noter qu’une consultation chez un médecin généraliste conventionné coûte 3900 XPF (environ 32,5€) en 2023. 

Que mettre dans sa valise pour un voyage en Polynésie ?

Prenez toujours un anti-moustique, une crème solaire (non polluante pour l’océan et les coraux de préférence, un couvre-chef  et un pareo (voire deux) avec vous. Vous pouvez en acheter lors de votre premier jour sur Tahiti autour du marché de Papeete. Adieu les chaussures fermées, optez pour les savates (les « tongs », mais on n’utilise pas ce mot ici), et les « sandalettes en plastique » (les méduses, mais de même on n’utilise pas ce mot chez nous) lorsque vous allez faire des excursions. Enfin, prenez un pull ou un sweat si vous y allez à la saison sèche (saison fraîche), conseil d’une locale 😉

Quelques conseils en vrac

  • Les Polynésiens sont très souriants, et disent bonjour à (presque) tout le monde. Ne vous étonnez donc pas si on vous salue, et faites de même (même aux femmes de ménage dans les hôtels et pensions). Toutefois, ne tenez pas rigueur si on ne vous le fait pas ou si on ne répond pas.
  • Les horaires sont décalés par rapport à l’Hexagone (comme les heures d’ensoleillement) : les boutiques et services ouvrent vers 8h, jusqu’à 17h environ, et environ 19h pour les supermarchés de Tahiti. Les supermarchés ouvrent dès 6h ou 6h30 généralement. Dans les autres îles, ça ferme souvent plus tôt.
  • Les marae (me’ae aux Marquises) sont des lieux sacrés. Il ne faut pas marcher dessus, ni écrire sur les pierres ou encore arracher des plantes dessus. Vous risquez d’ailleurs plusieurs années d’emprisonnement et une dizaine de millions de francs pacifiques (environ 80 000€) d’amende.
  • Les carafes d’eau au restaurant ne sont pas disponible partout, car l’eau potable courante n’est pas disponible partout. Demandez une carafe d’eau, mais ne soyez pas surpris si on vous répond qu’il n’y a que des bouteilles d’eau à l’achat.
  • L’eau potable et l’eau « de source » sont une denrée rare dans les îles, en particulier dans les atolls (Tuamotu). C’est pourquoi il vous sera parfois demandé, même dans les hôtels de luxe, d’économiser l’eau en privilégiant les douches aux bains, en prenant des douches courtes et en ne faisant pas changer vos serviettes de bain tous les jours dans les hébergements.
  • ⚠️ Lorsque vous vous installez sur une plage, si vous vous mettez à l’ombre d’un cocotier, vérifiez TOUJOURS s’il a des cocos au-dessus de vous. Si oui, changez de place !

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